jeudi 12 juillet 2018

Little Bob Story : High times 76 - 88

Comme le dit la voix cryptique de Lemmy en introduction : "Ecoutez bien, fils de putes, Little Bob va vous raconter une histoire". Une histoire ? Oui, le parcours incroyable de Roberto Piazza, depuis l'immigration et l'arrivée au Havre, en passant par l'amour de la musique et cet attachement fervent à sa ville d'adoption. 
Le perfecto rouge de la pochette ne laisse aucun doute sur les intentions de Bob : c'est le rock n' roll brûlant qui l'anime, et nous mène jusqu'à cette compilation indispensable et bienvenue. Car Bob, a plus de 70 ans, est devenu une légende qui donne même des concerts dans la cour des ministères, mais dont le catalogue n'est même pas réédité à ce jour (ou si peu). En fait, la France est juste en train de s'apercevoir qu'elle abrite un rockeur phénoménal en son sein, un type à la voix d'or légèrement éraillée, qui n'a jamais fait la moindre compromission et s'est contenté d'un succès d'estime toute sa vie. L'intégrité quoi, la vraie...
Deux cd et un dvd composent ce "High times 76 - 88". Chaque amateur de rock y trouvera son compte : séance massive de rattrapage, moyen de réécouter enfin les morceaux perdus sur des vieux vinyles gondolés voire égarés, chasse aux inédits (la reprise de "Sex machine", la démo de "You've lost that loving feeling", les morceaux live à la Cigale) ou même aux anecdotes (le rockumentaire "Rocking class hero", dans lequel Bob se livre avec humilité).
21 titres s'étalent sur le premier CD, consacré au travail en studio. Le gap est vraiment intéressant entre "High time", pub rock nerveux à la Dr. Feelgood, et un "Ringolevio" aux tonalités plus modernes, plus sombres, plus heavy. Entre les deux, il y a le menaçant "Riot in Toulouse", mais aussi une face bluesy et sentimentale avec "Light of my town", dont l'harmonica nous invite à arpenter les quais brumeux du Havre la nuit. Un petit détour aussi par "Too young to love me", l'une des chansons de Little Bob les plus diffusées à l'époque.
 On retrouvera "High time", "Riot in Toulouse" et "Light of my town" sur le deuxième CD, qui compile le meilleur du groupe sur scène, son véritable terrain de jeu. C'est forcément un disque torride que l'on a dans les mains : même "Moving slowly in the dark", très "crooner" dans l'âme, ne déroge pas à cette règle. Beaucoup de reprises : "Lucille", "Dancing in the street", "Bring it on home to me", "Kick out the jams", "I fought the law", qui en disent long sur l'ADN du groupe. Avec celle de "Seaside bar song", on réalise que Bob est un peu notre Bruce Springsteen à nous, chantant la vie quotidienne des gens, l'amour, l'espoir, les galères...
Longue vie à toi Bob, et merci pour cet inestimable héritage musical.


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