vendredi 27 juillet 2018

Lucifer : "Lucifer 1"

Plaquée par sa complice guitariste et co-auteur Linnéa Olsson, la chanteuse Johanna Sadonis a décidé que le projet "The Oath" serait sans lendemain. De cet épisode, il restera donc un album éponyme de qualité et, pour ceux qui souhaiteraient que Johanna les envoûte encore un peu plus, un nouveau véhicule musical nommé Lucifer est né.
Lorsque l'on apprend que le copilote se nomme Garry Jennings, guitariste de feu Cathedral, forcément ça motive pour découvrir l'après "The Oath"... Et, comme prévu, pas de mauvaise surprise : l'ambiance est vraiment occulte, le son se répand lourdement, comme provenant d'une entité musicale des années 70, et une voix de prêtresse sensuelle (merci Johanna) survole le tout avec majesté. A cet ensemble fort prometteur, Garry Jennings a ajouté la force de composition que l'on était en droit d'attendre d'un tel vétéran. 
"Abracdabra", "Purple pyramid", "Izrael" sont des sans-faute mid-tempo en ouverture d'album, auxquels on ajoutera, un peu plus loin, "White mountain" et "A grave for each one of us" fonctionnant de la même manière. Les clés de cette réussite exemplaire sont à chercher du côté de la qualité des riffs et des lignes vocales employés, mais aussi via des structures changeantes et aérées au sein d'un même morceau : sons clairs, changements de tempo, breaks... La liste de ces astuces pourrait être fastidieuse, aussi se focalisera-t-on sur l'arme secrète déployée par Lucifer sur ce disque : les arpèges... Pratiquement présents dans chaque titre, tour à tour inquiétants, aériens ou misérables, ils sont le sel de "Lucifer 1" (mention spéciale, au passage, pour les harmonies envoûtantes créées par ceux de "White mountain"). Quant aux riffs, ce sont ceux de "Izrael" (ce refrain...) et "Abracadabra" qui, majestueux autant qu'intelligents, dominent l'ensemble.
Sans créer de scission au sein de l'album, les autres titres ("Sabbath", "Morning star", "Total eclipse") en appellent à un doom métal de tradition. "Sabbath" est une assez longue pièce monolithique, lente et incantatoire, tandis que "Morning star" et "Total eclipse" (introduit par des arpèges squelettiques) fonctionnent sur le schéma progressif de "Black sabbath" (la chanson). 
Belle carte de visite...

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